Qui a dit que c'était facile - Pv Danni - Hôpital

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Qui a dit que c'était facile

feat.Danni & Ezechiel

Ezechiel se trouvait à l'hôpital comme presque tous les jours seulement aujourd'hui était un jour différent. Il n'avait aucune opération de programmée, ni aucune visite de patients. En réalité, il ne devrait même pas être là puisque c'était son jour de congé. Mais, comme il n'avait rien trouvé de bien original à faire, il décida de s'occuper de ses internes et plus particulièrement de l'un d'entre eux. Il est vrai que notre chef de service lui prêtait une attention toute particulière depuis son arrivée et encore plus depuis quelques mois. Mais, aujourd'hui, il n'y avait rien de privé dans sa démarche. Tout au contraire, la veille en relisant le dossier de Danni, il s'était rendu-compte que ce dernier allait bientôt passer ses concours en vue de sa titularisation. Et Danni était un bon élément, il était attentif, il apprenait vite. Il avait de nombreuses fois été d'une grande utilité en salle d'opération. Cependant il n'avait jamais réellement tenu un scalpel, ouvert un corps pour faire ce qu'il avait à faire. Et autant écouter, lire, observer étaient utile autant la pratique était le plus important. Et c'est certainement cela qui lui ferait défaut à ses examens.

Le coude sur son bureau, la main contre son visage, son index chatouillant son nez. Ezechiel était en pleine réflexion. Il soupira tout en s'installant plus confortablement contre le dossier de son fauteuil en cuir. Il passa une main sur son front et attrapa son portable qu'il mettait le plus souvent dans la poche de sa chemise ou de sa blouse quand il en portait une. Ce qui n'était pas le cas. Il chercha un nom dans son répertoire. Il le valida puis tapa quelques mots.

"Danni je veux te voir à la morgue illico presto ! Docteur Benson."

Le message était des plus court et précis. Peut-être un peu trop .... direct. Il fallait avouer qu'il aimait jouer avec les autres. Les faire paniquer. Qu'ils se posent tout un tas de question. Qu'est-ce qui ce passe ? Qu'est-ce que j'ai fait ? Qu'est-ce qu'il me veut ? Et jouer avec Danni était, depuis quelques mois, devenu une sorte de passe-temps très agréable. Voulait-il faire monter la tension chez le jeune homme ? Peut-être. Parce que ce qu'il allait lui demander, n'allait pas être chose facile. Il se leva de son fauteuil. Attrapa sa blouse, accrochée à un porte-manteau. Il l'enfila, déposa son portable dans la poche de celle-ci puis il sortit de son bureau et se dirigea vers l'ascenseur. Et appuya sur le bouton du sous-sol où se trouvait la morgue. Et il commença à regarder les dossiers des corps qui s'y trouvaient. Il en choisit un qui correspondait à ses attentes et demanda au responsable des lieux de l'installer dans une des petites salles qu'il utilisait pour les cours de médecine. Toujours pas de Danni, il regarda sa montre et plissa les yeux. Ce qui en général n'était pas très bon signe. Il reprit son portable pour lui envoyer un autre message, un peu plus corsé.

"Si tu m'oblige à venir te chercher ça risque de faire mal. Je compte jusqu'à trois !"

Il ne pouvait se retenir de sourire légèrement. Il pouvait être si sadique parfois. Rien de bien méchant en faite. Mais il avait une tendance à la taquinerie et à l'immaturité qui ne lui ressemblait pas. Du moins pas au premier coup d'oeil, quand on ne le connaissait pas. Et c'est sûrement pour cela que la plupart des gens et surtout ses internes ne savaient jamais s'il était sérieux ou non.

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Qui a dit que c'était facile

Ezechiel & Danni

J'étais lessivé, complètement à la ramasse comme on dit, j'avais passé toute une nuit de garde puis j'avais enchaîné sur mes révisions. Je passais bientôt l'examen pour ma titularisation et je dois avouer que j'étais un peu stressé à l'idée d'échouer, sans compter que j'avais l'impression que je n'avais pas tout appris. J'étais assez doué sur la théorie, mais la pratique me faisait défaut. J'ai assisté à des opérations, j'ai tenu le scalpel une ou deux fois, mais jamais pendant toute la durée de l'intervention. Pourtant, il allait bien falloir que je passe à la pratique, parce que un chirurgien qui n'opère jamais, ça fait un peu désordre. N'allez pas croire que je ne veux pas opérer, non, c'est même tout le contraire, seulement je ne suis pas le seul élève en formation ici et on ne va pas ouvrir un pauvre type qui n'a rien demandé à personne sous prétexte que l'on doit pratiquer pour pouvoir être au top le jour de l'examen...et après. Quoi qu'il en soit, j'avais décidé que j'avais assez étudié pour le moment et je m'étais glissé dans une chambre que je savais inoccupée et j'avais l'intention d'en profiter pour faire un petit somme. Oh pas longtemps, juste quelques minutes, le temps de récupérer quoi.

En fait de quelques minutes, ma sieste dura une heure. Je me redressais comme un beau diable et pris mon téléphone, je l'allumais pour regarder l'heure et constatais que j'avais un message. Mes yeux s'ouvrirent en grand. Merdum, j'avais un message de mon boss et il semblait assez "froid". Je sais que vous allez dire qu'il ne faut pas présumer de l'humeur d'une personne en se basant seulement sur trois pauvres mots, mais le docteur Benson m'avait habitué à des messages moins...autoritaires. Le coeur battant, je me passais de l'eau sur le visage et pris la direction de la morgue. Pourquoi voulait-il me voir là-bas ? Avais-je fait une erreur ? Laquelle ? Voulait-il que je compte les cadavres pour savoir s'il n'en manquait pas un ? Je n'en avais aucune idée.

Alors que je n'étais plus qu'à quelques pas de ma destination, un autre message arriva sur mon portable, je le consultais rapidement et tremblais un peu plus. J’accélérais le pas, inutile de l'énerver plus que ce qu'il avait l'air d'être. Enfin j'arrivais devant la morgue. Je respirais un bon coup pour me donner du courage et chasser un peu la nervosité qui commençait à s'emparer de moi et j'entrais dans la pièce.

- Vous m'avez demandé Docteur Benson ? Désolé, j'étais à l'autre bout de l'hôpital, alors le temps que j'arrive...

N'en dit pas plus, inutile de lui dire que tu piquais un petit roupillon, je ne suis pas certain que cela le remplirait de joie. Je mis mes mains derrière mon dos pour qu'il ne voit pas que je me les triturais. J'attendais anxieusement devant lui, curieux de savoir ce qu'il me voulait. Et voilà, encore impossible pour moi de soutenir son regard, je détournais les yeux, les laissant se promener sur les murs, sur les tiroirs dans le fond de la pièce, n'importe où plutôt que sur Ezechiel Benson. Je ne sais pas s'il a conscience du trouble qu'il provoque en moi. A cause de lui, je ne suis plus sûr de rien, je ne suis plus sûr d'aimer les femmes, ou bien est-ce seulement lui qui m'attire et non toute la gente masculine ? Car oui, il m'attirait, cela je l'avais réalisé il y a peu et cela me troublait énormément.

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Qui a dit que c'était facile

feat.Danni & Ezechiel

Danni arrivait enfin. A sa respiration plus rapide que d'ordinaire, Ezechiel savait que son interne avait accéléré le pas. Il pouvait également voir dans son regard que ce dernier s'inquiétait ou du moins se posait des questions. Mais ce n'est pas pour de telles raisons qu'il serait plus sympathique. Au contraire.

Ton patient est mort ! Alors le temps que tu arrive ton patient est mort. Chaque minute. Chaque seconde, même, est importante.

Voulait-il lui donner une leçon ? Pas forcément. Ce qu'il désirait, surtout, c'était lui apprendre. Lui faire comprendre que dans leur métier le temps n'était pas une petite chose sans intérêt. Une minute ou deux, parfois moins, pouvait faire la différence entre la vie et la mort. Bien évidemment, il savait que Danni n'était pas un idiot, ni un flemmard. Il voyait également à ses cernes qu'il était fatigué. Notre médecin n'ignorait pas que lorsqu'on est interne on doit multiplier les heures. Entre les révisions, les heures de service et aussi les gardes, il n'y a plus vraiment de temps libre. Dormir est parfois un luxe qu'on ne peut s'offrir. Ezechiel le savait puisqu'il était passé par là. Il voulait que Danni sache dans quoi il s'engageait. Qu'il avait encore le temps de reculer. De changer d'avis, de métier. Car ensuite, une fois titularisé, le travail ne sera pas plus simple. Loin de là !

Peut-être y allait-il un peu fort ? Il ne le pensait pas. Ce métier était difficile et ce n'était rien en comparaison de ce qu'il pouvait lui faire vivre. Il n'avait encore rien vu. Il est possible qu'Ezechiel soit plus dure avec Danni qu'il ne l'est avec n'importe quel autre interne. Mais il y avait une raison à cela. Danni était un très bon élément. Il serait un très bon chirurgien. Et surtout il l'appréciait beaucoup et s'il avait envie de transmettre son savoir à quelqu'un c'était bien à ce beau brun. Ce gars, qui continuait à l'écouter tout en évitant son regard. Bon sang ce qu'il pouvait être craquant par moment. Au point, où le chef de service ne pu retenir un sourire.

C'était la première leçon ... et oui il y en a encore beaucoup d'autre à venir. Car aujourd'hui tu vas prélever ton premier coeur.

Ezechiel pivotait sur lui-même, se plaçant de côté, et poussa la porte battant qui s'ouvrait sur une salle. Au centre de celle-ci une table chirurgicale et dessus le corps d'un homme recouvert complètement par un draps.

Après toi !

Toujours un léger sourire au lèvre, d'un geste de la main, il l'invita à entrer en premier. Il se demandait tout ce qui pouvait bien se passer dans cette tête brune. Il se rappelle son premier corps, son premier prélèvement, il avait été si stressé que ses mains n'arrêtaient pas de trembler.

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Qui a dit que c'était facile

Ezechiel & Danni

Je me doutais bien que mon chef n'allait pas me féliciter pour être arrivé un peu en retard, mais il était marrant lui, je n'étais pas un avion à réaction, je n'avais pas de supers pouvoirs comme Flash ou encore je ne pouvais pas me téléporter d'un endroit à un autre. Néanmoins, je savais que je n'aurais pas dû faire de sieste, oui, j'aurais dû résister, j'aurais dû deviner que mes cinq minutes dureraient beaucoup plus longtemps. Je savais qu'il avait raison, tout ce qu'il disait n'était que la pure vérité, mais bon sang, cela faisait quarante-huit heures que je n'avais pas dormi, alors je m'étais accordé quelques instants, sinon j'allais littéralement tomber. La fatigue aidant, j'avais les nerfs à fleur de peau, prêt à, au choix, exploser ou bien fondre en larmes. Je le laissais me faire des reproches en serrant les dents. Je respirais un bon coup.

- Cela ne se reproduira plus.

Inutile que j'en dise plus, inutile que je présente des excuses, tout simplement parce que la famille d'un patient qui vient de mourir sur la table d'opération n'en a que faire des excuses du chirurgien assassin. L'unique fois où je réussi à lever le regard vers lui, je le vis sourire. Espèce de sadique va. Je savais bien que je n'avais pas choisi un métier facile et sincèrement j'adorais mon métier même s'il me bouffait tout mon temps, c'était ça que je voulais faire et rien d'autre. Je n'étais pas idiot, j'étais bien conscient qu'une fois que je serai titularisé, ce sera encore plus difficile et malgré l'envie que j'avais de lancer mon poing dans la figure de mon chef, je savais qu'en me poussant ainsi il me rendait service, pour plus tard, même si pour le moment tout ce à quoi je rêvais, c'était un bon lit. Je redressais la tête un peu trop vivement lorsqu'il m'annonça ce qu'on était venu faire. Il est vrai que depuis tout le temps où j'étais ici, je n'avais encore jamais prélevé de coeur et je préférais de beaucoup m'entraîner sur un cadavre avant mon examen plutôt que d'arriver devant un véritable patient ayant besoin d'une transplantation et que je n'y sois pas préparé.

Lorsque je passais devant lui, ainsi qu'il me l'avait demandé, je ne pu m'empêcher de prononcer un petit mot.

- Merci.

Il pouvait le prendre pour ce qu'il voulait, peu m'importait. Je le remerciais parce qu'il m'offrait la chance de pratiquer, parce qu'il prenait un peu de son temps pour moi. J'arrivais donc devant la table où reposait mon "patient" et j'attendis qu'Ezechiel soit entré à son tour. Lorsque ce fut fait, j'avançais la main et retirais le drap. Je me figeais, ma respiration se coupa soudain. Je reculais de trois pas en secouant négativement la tête. Non, cela ne pouvait pas être Rick, je l'avais vu la veille...Non, cela ne pouvait pas être lui. D'une voix blanche je ne pu m'empêcher de demander.

- Quel est son nom ? Quel est son putain de nom !

Le manque de sommeil, la vue d'un corps qui ressemblait comme un jumeau à mon frère me faisait péter un câble. Non, Rick n'était pas mort, je me le répétais comme un mantra, j'étais presque prêt à dégainer mon téléphone pour lui envoyer un message simplement pour me rassurer.

acidbrain

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Qui a dit que c'était facile

feat.Danni & Ezechiel

C'était bien lui ça. Malgré l'attitude peu sympathique et in peu dure d'Ezechiel. Danni encaissait sans riposter. Il ne disait rien pour se défendre. D'autres internes auraient tenté de se justifier ou lui auraient répondu qu'ils n'étaient pas des robots, qu'il leur en demandait trop ou encore qu'il était injuste. Enfin ils auraient trouvé tout un tas de chose à dire pour se défendre de leur retard. Mais Danni, lui, non. Il se contentait d'écouter, d'encaisser et en plus il s'excusait. Disant que cela ne se reproduirait plus. Et notre chef de service savait qu'il ne disait pas ça pour qu'il se calme ou autre. Non ! Il savait qu'il ferait attention à ne plus être en retard. C'est aussi tout cela qui le faisait sourire. Qui faisait qu'il avait une telle confiance en lui. Qu'il voulait tant l'aider et lui apprendre. Ca et BON SANG ! Ce qu'il était mignon !

Ezechiel lui expliquait ensuite pourquoi il l'avait fait venir ici. Et Danni restait le même, il écoutait sans rien dire. Il entra dans la pièce, le remerciant au passage. Ezechiel se demandait à quoi ce merci correspondait. Au fait qu'il lui tienne la porte et le laisse entrer ? Ou peut-être au fait qu'il s'occupe de lui sur son temps libre ? Mais savait-il qu'il lui faisait une faveur ? Ezechiel ne le pensait pas. Et puis il pensait sûrement que c'était normal. Après tout il était son chef, il était responsable de lui, de son apprentissage. A ses yeux s'était sûrement normal. Ce merci était peut-être une façon de le remercier de ne pas l'avoir "puni" pour se retard ou encore de lui avoir fait la leçon. Après tout, ce gars était assez intelligent pour le comprendre et l'en remercier sans lui en vouloir de sa dureté.

Danni s'approcha du corps étendu sur la table et retira le drap qui le couvrait. Et ... alors ... sa réaction fut des plus inattendue. Il eut un effet de recul des plus important. Il avait déjà vu des interne mal réagir à la vue d'un corps. Mais là c'était trop excessif. Et ce n'était pas le genre de Danni. En plus il avait déjà vu un patient mourir, alors un corps ne devrait pas tant le choqué. Et les traits de son visage avant tant changé. Ezechiel semblait reconnaître de la peur. Ou de l'horreur même. Comme si ...

Qu'est-ce qui ne va pas ?

Comme s'il reconnaissait ce cadavre. Et cette pensée se confirma quand il demanda quel était le nom du défunt. Ezechiel mit un certain temps à répondre. Il était comme touché par l'état dans lequel se trouvait Danni. Il ne savait quoi faire, quoi dire et surtout il n'arrivait plus à réfléchir.

*Son nom*

Soudain, il réagit, il attrapa le dossier du patient et chercha son nom.

Dereck ! Il s'appelle Dereck Spencer. Tu le connais ?

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Qui a dit que c'était facile

Ezechiel & Danni

D'ordinaire je n'aurai pas réagi de façon si "brutale", je venais de laisser mes nerfs exploser complètement. Si j'avais été en pleine possession de tous mes moyens, j'aurais probablement réagi moins vivement, mais en ce moment, je me moquais complètement des conséquences de mes actes, après tout, ce n'était pas directement après Ezechiel que je criais, c'était juste que...je ne sais pas, mais voir cette réplique de mon frère allongé sur cette table froide me met dans tous mes états. Naturellement, Ezechiel ne sait rien de ce qu'il se passe dans ma tête, d'abord parce que je ne lui ai jamais présenté Rick, mais en plus je suis plutôt du genre secret, donc personne ici ne sait que pendant quelques temps j'ai cru mon frère bien-aimé mort, non, personne. Ils ont sans doute remarqué un petit changement dans mes attitudes pendant le laps de temps où je croyais à la mort de Rick, mais rien de plus, alors comment mon chef saurait-il que ce qu'il venait de faire me blessait au plus haut point, il ne pouvait pas le savoir, alors ce n'était pas après lui que j'en avais, c'est juste que j'avais les nerfs en pelotte et que c'était la goutte d'eau qui faisait déborder le vase. Je ne répondis pas à Ezechiel lorsqu'il me demanda ce qui n'allait pas, je continuais à fixer le corps pâle, m'attendant presque à le voir se redresser et rire de ma peur.

Mon chef réagit enfin et m'annonça le nom du pauvre type étendu là. Je regardais Ezechiel pendant un instant, le temps que l'information monte à mon cerveau, puis je fermais les yeux et poussais un soupir soulagé. Je m'adossais contre le mur de la pièce et me pris la tête dans les mains, les yeux toujours fermés, je devais me reprendre, maintenant que je savais que ce n'était pas Rick.

- Non, je ne le connais pas. Je suis désolé, c'est juste...et bien j'ai un frère, Rick et...il y a trois mois, l'armée m'a averti qu'en fait ils s'étaient trompés lorsqu'ils nous avaient annoncé sa mort et ce type sur la table...il lui ressemble trait pour trait. Alors j'ai un peu perdu mon sang-froid, c'est vrai. J'ai cru voir mon frère étendu là, j'ai cru qu'au final il était tout de même mort et que c'était son coeur que vous vouliez que je prélève. Sincèrement je m'excuse, je vous remercie de me donner de votre temps, laissez-moi deux petites minutes le temps de m'en remettre et je serai opérationnel, d'accord ?

Pendant un bref instant je levais le regard pour croiser celui de mon chef puis le rebaissais pour reprendre mes esprits. Je lui en avais demandé l'autorisation, mais je n'avais pas vraiment attendu la réponse. Je respirais un bon coup puis m'avançais de nouveau vers le corps en me répétant que ce n'était pas mon frère. Je me saisi d'un scalpel et me tournais vers Ezechiel.

- Voilà, je suis prêt.

Ce qui n'était pas complètement vrai étant donné comment ma main tremblait.

acidbrain

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Qui a dit que c'était facile

feat.Danni & Ezechiel

Ezechiel se sentait impuissant face à la réaction de son interne. Il ne savait ni quoi dire, ni quoi faire. Mais le plus dur était qu'il se sentit presque coupable de la peur ou de la souffrance que semblait ressentir Danni à cet instant. L'idée qui venait de naître en lui était qu'il venait de lui proposer cruellement le corps d'un ami ou peut-être d'un membre de sa famille, du moins d'une personne qu'il connaissait et à qui il tenait à en voir sa réaction, pour qu'il lui prélève le coeur. Ca devait être si difficile à vivre, si horrible. Ezechiel attendait sans bouger, réfléchissant à quoi faire ou en attente de quelque chose de la part de Danni. Et enfin ... il demandait qui était cet homme ? Comment il s'appelait ? Et Ezechiel avait la confirmation qu'il le connaissait, quoique ... il semblait le reconnaître mais douter. Car, s'il connaissait réellement cette personne, il ne douterait pas de son identité. Où ... voulait-il une confirmation ? Ezechiel resta un moment inerte, puis il se bougea, attrapant le dossier du malheureux, il donna son nom et les causes de sa mort. Puis il posa son regard sur le beau brun. Espérant une réaction positive. Quelque chose qui montrerait qu'il ne connaissait pas cet homme. Les yeux de Danni était plongés dans les siens, il n'avait aucune réaction, la salle semblait si calme, si .... glauque.

Dan...

Ezechiel mettait à ce silence si lourd. Il n'en pouvait plus. Il voulait savoir. Mais Danni ne lui laisssa pas le temps de finir sa phrase. Il répondait enfin à sa question. Il ne connaissait pas cet homme. Et c'est dingue comme le chef de service fut soulagé à ce moment-là. Il semblait si heureux pour Danni à croire que ce gars comptait plus qu'il ne le pensait mais l'avait-il seulement remarqué ou compris ? Ce n'était pas si sûre. Danni lui expliquait que cet homme ressemblait, à si méprendre, à son frère Rick. Et qu'en plus de cela, il y a encore trois mois il pensait que son frère était mort, jusqu'à ce que l'armée ne l'appelle pour l'avertir qu'ils avaient fait une erreur. Ezechiel n'arrivait pas à croire qu'il était passé par tout cela et qu'il n'avait rien remarqué. Enfin ... il l'avait trouvé parfois étrange. Mais ... il l'était si souvent en sa présence que c'était bien compliqué d'en trouver ou comprendre les raisons. C'est vrai que parfois il l'avait trouvé triste, mais, qui ne l'était pas dans ce métier. Danni s'excusait de sa réaction, de son attitude. Mais Ezechiel ne lui en voulait absolument pas. Il comprenait. Et la situation n'avait rien de facile, de simple. Et cependant, s'il voulait faire ce métier, il devait aussi devenir plus fort. Ezechiel fit un pas en avant.

Danni ...

Mais une fois de plus, il ne lui laissait pas vraiment le temps de répondre, de donner son avis ou tout autre chose d'ailleurs. Il n'avait pas vraiment l'air de vouloir le regarder ou parler. Comme s'il avait honte ou était-ce autre chose. En tout cas, il se reprit vite. Il attrapa le scalpel. Il se retournait vers son chef avec l'objet entre les doigts et ce dernier ne savait trop quoi dire. Il sentait bien qu'il y avait toujours quelque chose d'étrange. Car il serait sûrement difficile pour Danni d'ôter le coeur à un homme qui avait les traits de son frère même s'il savait au fond de lui que ce n'était pas lui. Et en même temps, Danni aura certainement dans le futur des choses aussi difficiles, si ce n'est plus, à faire. C'est pour cette raison qu'il n'arrêta pas le cours. Il se contenta de lui adresser un léger sourire.

Alors commençons !!

Ezechiel, s'avança, passa près de Danni. Au passage il déposa sa main gauche sur son épaule pour lui faire remarquer qu'il le soutenait, qu'il croyait en lui et peut-être aussi qu'il était fier de lui. Puis il finit de le croiser, il contourna la table pour se positionner face à Danni et apprécier les gestes chirurgicaux qu'il accomplira.

A toi de jouer !

Il voulait l'encourager, le motiver mais il n'arriver pas à ignorer sa main qu'il voyait trembler. Devait-il ou devrait-il le stopper ? Changer de corps ? Remettre ça à un autre jour ? Peut-être ... Surement ... Pourtant il n'arrivait pas à le faire. Car au fond il pensait que ce n'était pas aider Danni. Puis il ne voulait pas foutre en l'air les efforts que semblait mettre en oeuvre ce jeune homme motivé. Mais il ne pouvait s'empêcher de penser que c'était cruel et qu'il avait tout du docteur House à cet instant précis et parfois ça ne le dérangeait pas. Mais là, face à Danni, il se sentait vraiment horrible.

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Ezechiel & Danni

Je ne savais pas vraiment comment le Docteur Benson percevait ma réaction, mais je ne voulais pas qu'il pense que j'étais faible. Après tout, Rick n'était pas mort alors je n'avais aucune raison d'avoir peur. Oh bien sûr en voyant ce corps je m'étais dit que l'armée nous avait encore menti et que Rick était vraiment mort, voilà pourquoi j'avais semblé si perturbé et, moi qui ne me confie jamais à quiconque, j'avais expliqué à mon responsable pourquoi j'avais réagi de la sorte. Je l'entendais m'appeler, mais je ne pouvais pas encore réagir, et puis je ne le laissais pas le temps de dire quelque chose, je ne voulais pas entendre de pitié dans sa voix, je ne m'étais pas épanché pour qu'il me plaigne...ou qu'il se sente coupable de m'avoir montré ce corps, je l'avais juste fait parce que j'estimais qu'il était en droit de savoir ce qui se passait. A présent, j'allais me reprendre. En commençant mes études de médecine, je savais bien que ce ne serait pas facile tous les jours, je savais bien que je devrai faire face à des situations que je n'aimerai pas, mais je m'y étais préparé, tout du moins j'avais intégré cela dans un coin de mon cerveau. Si j'avais voulu la facilité et la monotonie, j'aurai travaillé dans un bureau, mais ce n'était pas cela que je souhaitais, alors j'allais devoir me "blinder" si je voulais réussir.

La main que mon chef posa sur mon épaule me surpris, mais j'appréciais néanmoins le geste. J'avais tourné mon visage vers lui pour lui adresser un sourire en guise de remerciement puis je m'étais à nouveau concentré sur ma future tache, tentant, par la même occasion, d'oublier le trouble qui s'était saisi encore de moi lorsque mon regard avait croisé celui d'Ezechiel. J'avais reconnu cette sensation que j'avais quand il était près de moi, oui, je savais que c'était de l'amour, mais je ne comprenais pas pourquoi je ressentais cela, je n'avais jamais éprouvé ce genre de sentiment pour un homme et cela me perturbait grandement.

Je regardais ma main qui continuait de trembler. Il allait bien falloir qu'elle se calme, je ne pourrais pas être opérationnel sinon.

- Oui. Je vais y arriver Docteur Benson, je le sais.

Alors que je commençais à placer le scalpel pour effectuer une incision, je voyais que ma main tremblait toujours. Non, il fallait que je me concentre. Je me pris à imaginer ce qu'aurait fait le Docteur House. Il aurait incisé ce corps en moins de deux minutes et serait parti ensuite pour aller voir Wilson et décharger sur lui son trop plein d'émotions. Moi je n'avais pas de Wilson pour me servir de défouloir, alors j'allais devoir faire sans. Oui, Docteur House avait été la seule série dont je n'avais loupé aucun épisode malgré le fait que mes études m'avaient pris énormément de temps. Parfois Ezechiel me faisait penser à Gregory House d'ailleurs. Je fermais les yeux et pris une profonde inspiration pour retrouver mon calme, je n'avais qu'à seulement me concentrer sur la zone où je devais intervenir, ne pas voir le reste, oui, voilà ce n'était qu'un corps dont on avait coupé la tête. Fort de cette nouvelle pensée, je pu enfin commencer à travailler correctement. J'incisais donc le corps de cet homme, n'ouvrant que ce qui allait m'être nécessaire pour enlever le coeur. Ce n'est pas parce que cet homme était déjà mort que je pouvais le charcuter à loisir. Ensuite, je plongeais ma main pour aller chercher l'objet de la leçon. Là encore, je m'arrêtais soudain. Je sentais quelque chose dans ma main, quelque chose qui n'avait pas sa place dans un corps humain. Je soupirais puis regardais Ezechiel.

- Est-ce la nouvelle version des Kinder Surprise ?

Je ressorti ma main et la levait devant le visage de mon chef. Du bout de mes doigts, je tenais une bague.

- Soit vous avez une idée du romantisme un peu particulier, soit un membre féminin de notre personnel a égaré quelque chose.

Je ne savais même pas comment j'avais réussi à faire cette boutade concernant son romantisme, mais cela m'était venu d'un coup.

acidbrain

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feat.Danni & Ezechiel

Benson ne quittait pas son interne des yeux. Son regard était surtout concentré sur cette main qui se devait être sûre pour accomplir un acte précis et pourtant, pour le moment, elle ne faisait que trembler. Ezechiel aurait voulu l'aider. Il aurait pu lui dire quelque chose de rassurant. Mais quoi ? Et serait-ce si judicieux que ça ? Il connaissait un peu son élève pour l'avoir pas mal étudier et il savait pertinemment qu'il était du genre à ne pas aimer ressentir de la pitié des autres. A se sentir faible ou fragil face à eux et ce n'était absolument ce qu'il lui inspirait à ce moment précis. Seulement s'il venait à le soutenir, lui pourrait sûrement le prendre dans ce sens. Et déposer sa main sur la sienne, pour le calmer, et lui lancer un regard sincère, profond tout en lui souriant était surement une idée encore plus ridicule. Quoique ... il apprécierait de le faire et surtout il aimerait voir, connaître la réaction de Danni. Mais il le savait assez perturber pour ne pas le faire en telle situation. Alors il se contenta d'attendre, de ne rien dire et de lui laisser simplement le temps qu'il lui fallait.

Et le moment arriva, sa main se calma et d'un geste sûr et précis il incisa le corps. Pile à l'endroit qu'il fallait. Ravi du geste de son élève, reconnaissant de suite le talent qu'il avait, ayant confirmation de ce qu'il pensait il ne pu réprimer un petit sourire. Surtout qu'il était presque fier que Danni est surmonté sa peur, son appréhension. Quand soudain, son sourire disparu, parce que les traits du visage de Danni changèrent et il se mit à soupirer.

Quoi ? Il n'a pas de coeur ?!
Pour réponse, le jeune homme lui posa une drôle de question. Que notre médecin ne compris pas du tout. De quoi pouvait-il bien parler en le comparant à un Kinder surprise. Quoiqu'il avait une vague idée mais il se demandait vraiment ce qu'il avait pu trouvé dans le corps de cet homme. Pardon ?

Il ressorti sa main et la lui présenta. Ezechiel pu apercevoir une bague entre ses doigts recouvert de sang. Le chef de service écarquilla les yeux, il était surpris de la trouvaille du jeune homme mais ce qui le surpris encore plus. Fut la phrase que lui sortit son étudiant. Avait-il osé insinuer qu'il aurait été capable de placer une bague dans un corps, près du coeur d'un homme, à son attention. Ezechiel savait qu'il avait de l'humour mais il aurait jamais pensé qu'il avait autant de culot. Lui, qui agissait souvent très bizarrement en sa présence. Presque comme une collégienne qui craquerait pour quelqu'un. Ezechiel écarquilla à nouveau les yeux, tout en ne quittant pas le regard de son partenaire, il eut comme un mouvement de la tête et puis il esquissa un large sourire.

Je penche plus pour la deuxième solution. Mais je m'en veux de ne pas y avoir pensé. Mais ... en même temps je ne savais pas que tu aurais trouvé cela si romantique. Ezechiel lui adressa un petit clin d'oeil. Puis il avança sa main droite pour se saisir de la bague et continua. Danni ... veux-tu me faire l'honneur d'accepter ... Il soutenait son regard, avec un sérieux à tout épreuve, mais au bout d'un moment il ne pu résister et il se mit à rire. Sans rire, je ne sais pas ce que cette chose fait ici mais j'espère que cette bague retrouvera son ou sa propriétaire. Et si on continuait. Parce que le temps passe et quelqu'un attend une greffe. Te souviens-tu combien de temps, les organes sont-ils encore bons pour être prélevés après la mort du patient ?

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