Through the rain (Rick)

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Pour une fois Pipper avait décidé de prendre sa voiture. Elle déteste ça. Conduire ça va, mais dans Brooklyn c’est une horreur. Elle n’aime pas manœuvrer, la mécanique. Si c’est un cliché la femme qui n’aime pas et n’est pas douée avec la voiture chez Miss Wholt c’est vrai. Elle pensait que ça irait beaucoup plus vite. Elle était allée passer une soirée dans un pub avec les copines. Il était maintenant à peu près  22h00. Dehors c’était la tempête pure. L’orage, les éclairs et la pluie torrentielle ce qui n’arrange pas l’humeur de la belle Pipper au volant. Des bouchons, des bouchons … Pipper regrettait. Elle aurait du prendre un taxi. Le métro elle n’avait pas envie ce soir. Elle attrapa son portable et envoyait un texto à sa sœur pour la prévenir qu’elle rentrerait tard, sans préciser. Seulement même à Brooklyn regarder son téléphone en conduisant c’est une erreur, et boum. Elle tapa la voiture de devant. Un bonhomme gros et qui faisait peur, imposant et  au visage fâché. Pipper sortit de la voiture, elle n’avait que sa veste,  et dessous sa petite robe, et ses talons, elle était entrain de se noyer sous cette flotte. Elle avait les mains au dessus de sa tête, mais ça n’empêchait pas l’eau de passer et de lui mouiller la tête. En quelques minutes elle fut trompée. L’homme commença à lui crier dessus, trempé lui aussi. Elle n’était pas à l’aise du tout. Elle recula un peu, et partit en courant. Elle ferma sa voiture de loin avec sa clé, mais la laissa en plan. L’homme ne la suivit même pas. Pipper toujours sous la pluie s’arrêta quelques instants sous un paravent d’un bar bruyant. Elle réfléchit, et  se rappela que Rick était dans un hotel non loin d’ici. Enfin à bien trois buildings d’ici. Elle hésita, mais finit par y aller. Elle glissa, cassant un talon. Sa soirée était vraiment mal partie. Elle était vraiment très énervée.  Elle arriva à l’hotel, tout le monde la regardait comme si c’était une folle. En même temps vraiment trempée, ses chaussures dont une cassée à la main, demandant Rick Harper à l’accueil. Pipper alla prendre l’ascenseur et arriva devant sa porte. Elle respira à fond quelques instants. Elle était venue le voir assez instinctivement mais maintenant c’était plus difficile. Et si il n’était pas là ? ou pire si il était là avec une femme ? Tout se mélangeait, mais elle ne pouvait pas rester éternellement dans ce couloir. Elle toqua deux ou trois fois, et respira à nouveau. Son souffle se coupa quand la porte s’ouvrit. Il était là, magnifique et sec. Elle ne le laissa même pas parler qu’elle lui dit : Bonsoir, je suis désolée de débarquer aussi tard, mais j’ai eu un petit problème de voiture en bas … je pensais que je pourrais venir me sécher et appeler un taxi … elle se tut enfin, reprenant son souffle, et le fixa, avec ses grands yeux.

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Un verre de bourdon à la main, le regard perdu face à la fenêtre de sa chambre d’hôtel, l’esprit de Rick divaguait. N’ayant nulle part où aller à son retour à Brooklyn, il n’avait eu d’autre choix que de s’installer ici. Cet hôtel, c’était le luxe en comparaison à l’année passée. S’en était même trop. La première nuit, il avait essayé de retrouver le confort du lit, mais ce fut peine perdue. Impossible de fermer les yeux. Alors selon les nuits, selon les cauchemars, il finissait par s’endormir soit à même le sol, soit dans la baignoire et jamais plus de 4h. Vide de toute personnalisation, il n’y avait principalement que de l’alcool rangé dans un mini placard et de la bière au frais dans le mini frigo, contenant également des rations alimentaires. Au cas où. Sur son lit, était posé un sac. Son seul sac avec ses affaires personnelles. Autant dire que se mettre sur le départ était très facile. C’était en effet, la dernière nuit qu’il passait ici. Son frère, Danni, lui avait proposé de venir s’installer chez lui, de se retrouver sa famille plutôt que de rester seul. Au départ, Rick avait hésité, ne souhaitant pas que son frère soit témoin de ses nuits agitées ou encore de son mode de vie. Mais après tout, il lui fallait avancer, renouer avec ses proches et reprendre en main sa vie. Autant tenter l’expérience et se retrouver. Ses dernières années, il s’était rendu compte que la famille c’était ce qu’il y avait de plus important. Ne sachant jamais de quoi sera fait demain, il faut savoir profiter au maximum de ceux qu’on aime sans se soucier des difficultés et des problèmes. Facile à dire, moins à mettre en action. Mais il était prêt pour ça. Prêt pour cette nouvelle vie.

Il était 22h. La nuit commençait à peine. Loin d’être fatigué et ne regardant pas la télévision, il se contentait de rester debout, adossé près de la fenêtre, le regard perdu dans l’horizon, sous la pluie, dans ses pensées, toujours un verre à la main. Il pouvait rester ainsi pendant des heures, à surveiller, à prendre des informations sur les lieux. Une habitude. Il était aux aguets de chaque bruit, chaque son, chaque mouvement. La pièce était tombée dans la noirceur de la nuit, aucune lumière, aucun éclairage, si ce n’était la lueur provenant des lampadaires de la rue face à sa fenêtre. Une ambiance froide mais rassurante. Son attention fut captée par un son venant du couloir, des bruits de pas. Posant son verre sur la table de chevet, Rick pris à la place son arme. Une fois le cran de sécurité enlevé, il plaça le canon de celle-ci contre la porte d’entrée avant de l’entre-ouvrir. Pipper. Complètement trempée. Une visite à laquelle il ne s’attendait mais qui le ravit. Ouvrant vraiment la porte, et rangeant son arme derrière le dos en ayant au préalable remis la sécurité il voulut prendre la parole, mais la jeune femme le devança. Une fois qu’elle eut finit, il se contenta de se décaler afin qu’elle puisse entrer. Il n’y avait que quelques centimètres entre eux en cet instant. Un instant qui ne dura qu’une ou deux secondes, le temps pour elle d’entrer mais qui lui parut durer plus longtemps, de l’ordre de quelques minutes. Tout sortait du contexte, dès qu’il se retrouvait en sa présence, la tension était palpable, il ne désirait qu’une chose, franchir les centimètres qui les séparaient, l’enlacer, l’embrasser, la soulever et ne plus jamais la laisser quitter cette chambre. Seul ses sentiments parlaient, son côté bestial qui ressortait, mais il tâcha de se contrôler. Allumant finalement la lumière, il s’éclipsa vers la salle de bain. « Attends, je vais te chercher une serviette… ». Une fois à l’écart, il se posa une minute, pour reprendre ses esprits et parti la retrouver. Lui tendant la serviette, il reprit la parole afin de changer de sujet et libérer son esprit. « Tu parlais d’un accident de voiture, qu’est-ce qui s’est passé ? », vu qu’elle se tenait devant lui, cela n’avait pas dû être trop grave. Connaissant la jeune femme, il pensa aussitôt à un accrochage, d’autant qu’avec la pluie et le manque de visibilité c’était ce qu’il y avait de plus logique. « Tu n’as qu’à rester ici le temps que la pluie se calme, j’pourrais peut-être aller jeter un œil à ta voiture après… ». Une excuse bidon, puisque la pluie semblait s’être bien installée, mais il n’avait clairement pas envie qu’elle s’en aille et prenne ce taxi.

Il était là devant elle. Pipper trouvait ça presque irréel, elle savait qu’il était là mais n’arrivait pas à y croire. Pourtant certaines choses ne changeaient pas. Sa façon de lui parler, de la regarder ce qui la rendait vraiment fragile. Elle avait choisi de venir ici par instinct parce qu’elle sait naturellement qu’il sera bon avec elle, et qu’elle sera en sécurité. Si jamais le gros monsieur voudrait s’en prendre à elle il s’en mordrait les doigts. Elle remarqua vite l’obscurité cependant, même si il éclaira aussi rapidement la pièce. Alors qu’il était parti lui prendre de quoi se sécher, elle observa la chambre d’hotel. Elle voyait le verre posé, le sac sur le lit, ce qui lui fit mal, mais ne dit rien. C’est le genre de choses qu’elle voyait avant qu’il ne s’en aille sauver le monde. Elle sourit cependant lorsqu’il lui tendit la serviette. Merci, lui dit elle tout simplement. Elle mis quelques secondes avant de lui retirer la serviette des mains. Ils étaient si proches ce soir, à quelques centimètres au lieu de milliers de kilomètres c’était impressionnant. Plein de choses se passaient dans sa tête, son cœur, partout. Son corps frissonnait. Par l’eau sans doute qui l’avait complètement gelée, et par cette situation. Elle le regardait beaucoup, la vision de cet homme lui avait tellement manqué, mais elle ne lui avait pas encore dit. Elle n’avait pas osé. Elle enroula la serviette autour d’elle, face à Rick. Puis elle se recula un peu. Toujours enrobée de la serviette, elle fit toute une acrobatie mais toujours gracieuse pour retirer sa robe trempée, sans enlever la serviette. Il n’y a que les femmes qui savent faire ce genre de choses. Sur le moment elle faisait ça naturellement, elle ne pensait pas au fait que Rick était là. Parce qu’elle a confiance en lui, elle sait qu’elle peut faire ce qu’elle veut, dire ce qu’elle veut jamais il ne la jugera, et c’est comme ça depuis leur première rencontre. Elle n’a aucun mal à se laisser aller, à rire, à pleurer devant lui. Elle lui répondit cependant au sujet de l’accident.

Rien de grave, j’ai tapé une autre voiture, et son conducteur m’a fait peur,  je suis partie en courant … en réfléchissant à ce qu’elle venait de raconter elle soupira, et eut presque un petit rire, elle se trouvait tellement ridicule. Ce serait mentir, si elle disait qu’elle n’appréciait pas le fait qu’il puisse la regarder, encore plus dans une tenue pareille. Après tout il ne lui restait plus que ses sous vêtements rouges en dentelles. Le rouge est la couleur préférée de la belle Pipper. Elle n’avait pas pensé en les enfilant avant de partir en soirée qu’elle les dévoilerait ce soir à Rick. Quoi que seules les bretelles dépassaient de la serviette pour le moment. Ses cheveux étaient encore humides et en bataille. Enfin prête au bout de quelques minutes elle tourna les yeux vers Rick. Quand il lui proposa de rester en attendant que la pluie s’arrête elle ne dit rien mais sourit. De toute façon elle était à moitié nue elle ne partirait pas comme ça. Ne restes pas dans le noir Rick … lui dit-elle. Elle se disait qu’il avait passé suffisamment de temps dans l’obscurité. Elle s’approcha de lui doucement. Il n’y avait rien de préparé, tout se faisait sincèrement et naturellement entre eux. Mais il était évident qu’il y avait des sentiments forts dans cette pièce. N’importe qui passerait entre eux, les ressentiraient. Alors que Rick était proche d’elle, elle lui toucha le bras doucement. Elle pouvait sentir les marques. Elle connaissait son corps par cœur, chaque morceau de peau. En le touchant ses yeux brillaient, mais elle ne disait rien. Ça la rendait malade de l’imaginer souffrir comme ça. Comment quelqu’un pourrait lui faire autant de mal à lui ? Elle continua de le toucher, parce qu’elle en avait envie. Ses yeux se levèrent vers les siens. C’était tellement fort ce qu’elle ressentait à ce moment là. Elle était vraiment proche de lui. Elle ne disait plus rien, ses yeux parlaient pour elle ainsi que ses gestes. Ses mains passèrent sur son visage doucement, puis dans ses cheveux. Les deux se retenaient ça se sentait. Si vous pensiez que ce serait Rick qui craquerait en premier vous trompiez. C’est sur une simple pulsion que Pipper se jeta sur lui et l’embrassa fougueusement. Laissant glisser sa serviette, son corps encore humide se colla à celui de Rick. Elle arrêta son baiser, mais restait contre lui en le regardant.